J'ai une piscine. Ouais je sais, vous vous en foutez, mais j'ai une piscine. Et je suis trop heureuse d'avoir une piscine, alors il fallait bien que je me la pète un peu au bord, histoire de vous la montrer. Certes, le pourtour n'est pas terminé, il y a des travaux à faire, et d'ailleurs ce n'est techniquement pas MA piscine puisque je ne suis que locataire. Mais elle est là, dans mon jardin (enfin, celui de la propriétaire), j'y ai accès quand je veux. Bon, si on exclut les jours où il fait trop froid et les jours où je travaille, en fin de compte, je n'en profite pas tant que ça pour le moment, mais ce n'est que le début de l'été.

Enfin, ma première vraie tenue estivale ! Une petite robe, des jambes nues, des sandales, la ceinture qui va bien, le subtil mariage de l'orange et du rose façon cocktail orange-grenadine que tu bois à la paille avec un parasol en papier, relax, chaleur, sourire, insouciance, tout va bien.

Pourtant, méfions-nous des apparences. Les plus belles plages de sable fin recèlent aussi leur lot de mégots cracra. Quelque chose cloche sur ces photos. Oserai-je vous l'avouer ? Je me suis demandée si j'allais garder cette terrible révélation pour la fin de l'article, la passer sous silence ou carrément en faire son sujet principal, assumer la chose au risque de me décrédibiliser totalement. Maso que je suis, j'ai choisi la dernière option.

Cette charmante petite robe, donc, est portée à l'envers. Oui parfaitement. Devant-derrière pour être précise. Non, ce n'était pas fait exprès. Je la portais pour la première fois et bien sûr, j'ai parfaitement senti tout au long de la journée cette désagréable sensation d'étranglement sur mon cou. De temps à autre, suffocante, j'écartais le col en me disant : "Mais quand même, elle est drôlement serrée cette robe !"


Nous étions déjà en fin d'après-midi quand soudain, allez savoir pourquoi, sans doute en cherchant de l'oxygène, une fois de plus, je l'ai sentie. L'étiquette. La perfide étiquette qui se trouvait DEVANT. Là où elle n'avait clairement rien à foutre. Écartant aussitôt l'hypothèse d'une étiquette douée de la faculté de se mouvoir, la réalité m'est apparue, aussi limpide que les eaux de la piscine municipale : oh mon dieu, je portais ma robe à l'envers. Depuis le matin. La robe avec laquelle je venais de shooter un look ! Quelle modeuse ridicule je faisais ! Le post de blog allait devoir être annulé, je ne pouvais tout de même pas me montrer à la blogosphère avec une robe portée à l'envers ! Ça aurait pu être un choix rebelle, avant-gardiste, un édito stylistique, genre portons-nos-vêtements-devant-derrière, mais pas du tout !

Oui mais... d'un côté, des looks, je n'ai pas le temps d'en faire très souvent. Et les photos s'annonçaient sympa (faites par mon amoureux en plus). Et surtout, surtout, outre l'impression d'étranglement, j'avais passé la journée à me dire que j'aimais bien cette coupe avec un col si haut devant et légèrement décolleté derrière. TU PARLES. Mais les mecs, quelle idée aussi de concevoir une robe avec la fermeture devant ?!


Bon, pour tout vous dire, ce n'est pas la première fois que ce genre de choses m'arrive. J'ai dernièrement acheté un pantalon dont j'ai été incapable de déterminer, dans la cabine d'essayage, où était l'avant et où était le cul (pardonnez-moi l'expression). J'ai eu trop honte pour demander à la vendeuse et je l'ai pris quand même, en me disant qu'une fois chez moi, j'allais "figure out" le truc. Mais non. La cause du trouble, c'était une fermeture éclair, encore une fois. Qu'elles sont vicieuses ces fermetures éclair ! Normalement, sur les pantalons, elles vont devant, c'est des braguettes quoi. Mais apparemment, celle-ci elle était faite pour aller derrière (d'après mon meilleur ami qui a éclairci le mystère) (et aussi parce que la fermeture devant faisait somme toute une impression bizarre). Résultat, je l'ai porté un jour dans un sens, un jour dans l'autre.

Du coup, j'ai tourné la robe et bizarrement, c'était beaucoup plus confortable. Mais pas forcément plus joli. Alors voilà, j'ai décidé de poster ce look quand même. Pour vous signaler que non, les blogueuses modes ne sont pas des filles parfaites qui contrôlent tout, et qu'elles peuvent passer une journée avec une robe devant-derrière. Et parce que ce souvenir me fait rire. Et parce que si je ne vous l'avais pas dit, d'ailleurs, vous ne l'auriez même pas deviné. Après tout, le résultat ne paraît pas si improbable que ça. L'erreur n'est pas flagrante, personne n'avait remarqué. Au passage, c'est une petite robe dégotée (encore une fois) chez Emmaüs pour la modique somme de 0,50 €.


Quant à ces sandales, j'ai du mal à croire que je porte des talons aussi hauts ! Je pense que ce sont les plus hauts que je possède. Pourtant, je ne le sens pas tellement, car ils sont compensés devant. Ces sandales sont plutôt confortables même si je ne m'aventurerais pas avec pour une longue journée de marche. Je les trouve élégantes, modernes, elles vont avec tout et font des jambes de folie. Tout comme la veste de mon dernier look, je les ai trouvée dans la boutique de mon meilleur ami, L'Habit fait le moi à Brest. Je n'étais pas convaincue au début car je n'ai jamais porté de chaussures beiges ou blanches. Mon truc à moi, c'est plutôt les chaussures noires, colorées ou foncées. Mais dès que je les ai essayées, j'ai été conquise.

Bon allez, rassurez-moi maintenant, vous aussi vous avez déjà porté un truc à l'envers toute la journée ? Ou je vous inspire juste une insondable pitié ?