Je vais faire mon coming out. Ça me stresse mais voilà, il faut que je vous dise, parce qu'avec un peu de bol, on est plusieurs dans la même galère et que ça peut faire du bien d'échanger, de voir qu'on est pas seul face à ce fléau, cette plaie, cette malédiction. Enfin, moi, ça me ferait du bien.

Voilà.

J'ai de l'acné.

Shame on me. Voilà une semaine que je n'ai rien publié sur ce blog. Fatiguée de recevoir chaque jour des centaines de mails de fans me réclamant un nouvel article (non), je reprends le clavier. Car c'est long, une semaine, et ça ne va pas du tout avec mes nouvelles résolutions (oui, JE SAIS, j'avais dit que j'en prenais pas), qui sont de publier plus souvent, au moins trois fois par semaine. Et c'est pas la motivation qui manque. Mais voilà, c'est pas toujours facile d'être aussi assidue qu'on le voudrait quand on travaille (beaucoup). Et qu'à côté de ce travail, on a envie de faire des choses primordiales, comme traîner pendant des heures sur des blogs (autres que le nôtre).

Le shooting de ce look m'a fait prendre conscience d'un truc. Une loi qui régit l'univers, au même titre que la loi de Murphy. Je décide de la baptiser "loi de la tranquillité impossible". Son principe est simple : il suffit de s'installer quelque part pour faire un look, de préférence dans un endroit calme et infréquenté, de type impasse ou rue déserte, pour voir surgir un flot de passants. (Un problème que j'avais déjà évoqué ici. Vous allez vous dire que j'ai un problème avec les gens, et c'est pas faux.) Ils passent dans un sens, puis dans l'autre, et souvent, choisissent de s'arrêter pile dans le cadre de la photo. Plusieurs options :

- Smartphone ou oreillette bluetooth vissé à l'oreille, ils se plongent dans une conversation téléphonique en faisant des va-et-vient juste derrière toi, l'air absorbé ;

- Les yeux rivés sur leur smartphone, ils se calent contre un coin de mur et semblent attendre quelque chose ou quelqu'un - quoi, on ne sait pas, mais ça ne vient jamais. Variante : point de smartphone, mais ils sont en duo, trio, voire plus, et pour passer le temps, ils te regardent, TOI ;

- Un fumeur ou un buveur de café prend sa pause dans l'embrasure de la porte située entre toi et ton photographe ;

- Une mamie vient chercher son courrier et reste figée, se demandant ce que tu peux bien faire là, plantée au milieu de la rue, sachant qu'elle ne peut pas voir pas le photographe de là où elle se tient ;

- Ce n'est pas un passant mais un camion sorti de nulle part, qui se met à faire une marche arrière pile là où tu t'es installé, t'obligeant à lever le camp.

La liste est infinie. Pour la réalisation de ce shooting, j'ai eu droit à l'oreillette bluebooth, à la mamie qui vient chercher son courrier et au camion qui te recule dessus. Et bien sûr, aux innombrables promeneurs qui te regardent d'un air curieux.

Sur ce, je vous laisse en compagnie de cet outfit. Mon nouveau short de chez Pimkie que j'adore, de jolis collants, et un pull tout simple shoppé en soldes à 5 € il y a deux ans, à Londres. Et bien sûr, cet amour de bandeau en fourrure. Je trouve que c'est le genre d'accessoire qui va à tout le monde. Ça donne un coté princesse russe qui produit son petit effet sur les téléspectateurs. Euh pardon, les passants. La fille, elle s'est crue la vedette d'un show télévisé. A très vite !

C'est curieux, la mode. Cette façon qu'ont le beau et le moche de se frôler, se mêler, se fondre l'un dans l'autre. Il n'y a qu'à regarder les podiums : c'est parfois incroyable de voir toutes ces belles filles défiler, le menton droit, drapées dans des pièces flirtant avec le ridicule (voire se vautrant carrément dedans). Mon copain m'a déjà dit à plusieurs reprises que tel ou tel habit que j'avais acheté faisait "beauf" (oui, il est comme ça, mon copain). Et moi-même, quand je porte certaines pièces, j'ai clairement conscience que le commun des mortels trouve ça laid et pense que je n'ai aucun goût. Alors j'ai envie de dire, de crier, même, OU EST LA LIMITE ?! Objectivement, il y a des choses qui sont laides. Pourtant, on les adore. C'est pareil pour la coiffure : celles qui poussent le style jusqu'au bout en viennent à faire des trucs étranges, comme se raser la moitié de la tête, couper très court ou opter pour un tie and dye bleu (merveille). Et c'est beau.


Ça me fait penser à ce MAGNIFIQUE (je pèse mon adjectif) shooting réalisé par Noémie de Trendy Mood et Labériane de The Blab (c'était à la une de Hellocoton hier, mais si vous ne l'avez pas encore vu, allez-y, moi je succombe à tant de talent). Le mannequin porte un vieux sweat Champion, un énorme pull en laine, des pulls noués autour de la taille et surtout, surtout, des chaussettes blanches dans des sandales. Le transgression ultime. Et pourtant, le miracle se produit : c'est beau. Ça dégage un style et un charisme de ouf. Bon d'accord, le mannequin y est peut-être pour quelque chose. Probablement. D'autant qu'elle est bien coiffée et maquillée. Si le premier quidam venu s'habillait comme ça pour aller chercher son pain, ça paraîtrait peut-être grotesque, genre il avait pas les yeux en face des trous en ouvrant son armoire. Alors que là, le truc paraît pointu et au summum du staïle. Et c'est exactement ça que je veux dire : la mode, c'est s'amuser, oser les trucs les plus kitschs et les transcender.


Porter des chaussettes vert fluo à pois dans des derbies, c'est moche ou c'est fashion (ma folie d'hier) ? Un bonnet à oreilles d'animaux, c'est cute ou honteux ? Un ensemble en néoprène, c'est inesthétique ou pointu ? Un ciré rouge, c'est enfantin ou audacieux ? Un manteau rose, c'est kitsch ou sophistiqué ? Une chemise orange (à tout hasard), ça arrache les yeux ou c'est créatif (bon d'accord, les deux) ? Ma coiffure est-elle moche ou moche ? Des questions comme ça, on pourrait en poser à l'infini. Et il n'y a pas de réponse. La mode est folle. La mode est magique.

Qu'est-ce qui m'a inspiré cette réflexion supra philosophique ? Ce sont les chaussures que je porte dans ce look. Quand je les ai vues, je me suis dit : "Elles sont moches... Mais elles sont super belles... Non mais quand même, elles sont moches... Ouais mais belles." Finalement, c'est le prix qui m'a décidée : soldées à -70%, je les ai payées 18 € au lieu de 60 €. Et je les kiffe.

Et vous, ça vous inspire quoi, le beau, le moche, tout ça ?

Cet article aurait aussi pu s'intituler : ces paniers qu'on n'aurait pas dû valider.

Ça vous arrive d'acheter des choses que vous n'auriez pas dû, en matière de vêtements/chaussures ? Question bête. Bien sûr que oui. Moi, c'est une de mes résolution 2014 (même si j'avais dit que j'en prenais pas) : acheter intelligent. Ne pas acheter quand j'ai le moindre doute parce que c'est très mauvais signe. Etre sure à 100 %. Pourquoi je vous parle de ça ? Et bien parce que les chaussures que je porte dans ce look, c'est de la merde.

Je m'explique. J'ai acheté ces chaussures sur internet parce qu'elles me paraissent jolies, chaudes (elles sont fourrées) et pas chères. Mais quand je dis "pas chères", je veux dire PAS CHÈRES quoi. Une vingtaine d'euros (j'ai honte). Un prix trop ridicule pour être honnête. Malgré tout, je les commande et ô, surprise, à l'arrivée, me voilà avec une paire de chaussures... en mousse. Alors je veux dire, non, bien sûr, elles ne sont pas vraiment en mousse. Mais c'est l'impression qu'elles donnent. Elles sont toutes molles, prennent des plis bizarres. Et ne résistent pas du tout aux canines de mes chats (cf. les petits trous sur les photos en gros plan). Bref, au moment où j'ai déballé ces pompes, j'ai regretté mon achat. En même temps, je m'attendais à quoi pour ce prix ? A du cuir véritable ? Même cette naïve de Blanche-Neige n'y aurait pas cru.



Alors, je les mets quand même, mais leur mauvaise qualité de chaussures en mousse m'énerve. De loin ça va, mais à y regarder de près, elles font grossières et ne sont pas très confortables sur la durée. Bref, autant 20 €, ça paraît pas cher au moment de cliquer sur "valider le panier" ("Au pire si elles sont pas bien, c'est pas trop grave, 20 € ça va pas changer ma vie"), autant ça paraît une énorme somme foutue en l'air quand tu comprends que t'aurais dû t'abstenir. Surtout quand ces 20 € s'ajoutent aux 20 € dépensés sur un vide-greniers le mois précédent pour acheter une veste en cuir à franges trop grande (tu t'en doutais pourtant, mais n'ayant pu te voir que partiellement dans un demi-miroir, tu espérais que ça irait à peu près, et c'est bien ça le problème : ça va à peu près... mal). Et le mois encore d'avant, c'était une autre paire de chaussures en mousse, achetées dans un magasin discount, et que tu ne mets que deux fois parce qu'après la chaussure se troue (!) et que donc elle finit à la poubelle ("On ne m'y reprendra pas", avais-je dit)... Ça commence à faire beaucoup.

Bref. Au final on se dit qu'avec tout cet argent jeté par les fenêtres, on aurait pu s'offrir une belle pièce de bonne qualité. Et pourtant, vous le savez, je suis une traqueuse de bons plans et de petits prix mais parfois, force est de reconnaître que prix (très) bas rime avec nullité. Alors maintenant rassurez-moi, dites-moi que je ne suis pas la seule à avoir cédé aux sirènes décevantes du fashion low cost ! Vous est-il déjà arrivé d'acheter une pièce pas chère et de mauvaise qualité, que vous avez regretté par la suite ?

Après le what-the-fuck look, voici donc le very-simple look. Une chemise, un gilet tricoté par une mamie (déniché sur un vide-greniers) un jean, des boots plates et BASTA. (Soit dit en passant, j'aime bien ce mot, "tricot", ça fait coin du feu et pelotes de laines.) Le look détente quoi, le look du dimanche. Tellement normal qu'il mérite à peine sa place sur un blog dit "de mode". D'ailleurs, ce shooting a été réalisé lors d'un dimanche triste et gris dans le Médoc (la pointe au-dessus de Bordeaux), dans le curieux village de Bages, juste à côté de Pauillac. Là où il n'y a que des vignes et des châteaux partout.


Bages était autrefois un vrai village mais il se dépeupla et mourut parce que tous les habitants partirent façon exode rural. Jusqu'au jour où un monsieur qui s'appelait Jean-Michel Cazes décida il y a dix ans de le sauver en mettant plein d'argent pour recréer des cafés et des boutiques et pour rénover des maisons. Et hop, le village renaquit de ses cendres. Voilà pourquoi cette petite place, qui en est le cœur, ressemble à un décor artificiel. Un truc trop propret pour être honnête, à la Truman Show, vous voyez ? Mais si, si, il y a bien des gens qui travaillent pour de vrai dans les commerces, j'ai vérifié.



Bon, et puisqu'on vous la fait pas, je confesse : oui, ce shooting est vieux. Non, mes cheveux n'ont (hélas) pas subitement repoussé depuis le dernier article. J'espère que vous pardonnerez ce manque de cohérence capillaire. Ces photos datent d'avant que je me les fasse couper (envie de mourir à chaque fois que j'y repense), mais je ne sais pas pourquoi, j'ai traîné pour vous montrer ce look. D'ailleurs en ce moment, avec les 15 degrés quotidiens à Périgueux, je suis bien loin du gros manteau en laine bouillie et de l'écharpe. C'est plutôt petit blouson sans bonnet sans gants sans rien et fissa, en mode printemps. Bages d'ailleurs, ça doit être mieux au printemps.

Mille excuses si je viens de vous mettre dans la tête le refrain de cette fameuse chanson de Charlie Winston, mais voilà : c'était le titre qui s'imposait avec un look pareil. Et oui, pour me rendre à Paris lors du dernier week-end de l'année (mais si, vous savez, j'ai assisté à ma première soirée blogueuses chez Bobbies, avec mon besta Alain*), j'ai choisi une espèce de look... de vagabonde. Logique pour visiter la capitale de la mode. Ingrédients : un vieux jean qu'on dirait qu'il sort tout droit d'une friperie des années 80 alors que non, il est neuf ; des creepers cloutées grungy, un manteau gris, un chapeau et un sac à dos. J'oubliais cette giga écharpe absolument parfaite à tous points de vue (douce, chaude, belle). Je ne sais même pas pourquoi je vous décris tout ça, vous le voyez vous-mêmes. Enfin bref, c'était un look très pratique et confortable pour déambuler pendant des heures dans les rues de la capitale.

J'ai hésité avant de commencer cet article (qui est très long, fuyez pauvres fous !). Je me suis dit que, nouvelle année oblige, il fallait écrire un post sur les vœux, les résolutions, vous souhaiter les meilleurs trucs du monde. Mais j'ai laissé tomber car je dois l'avouer : je suis nulle en souhaitage de bonne année. De manière générale, j'ai du mal avec les phrases toutes faites et les expressions convenues. Et en plus, je ne prends pas de résolutions. Bref, pas de quoi vous faire un article. Ce qui ne m'empêche pas de vous souhaiter, rien qu'à vous, de vivre des choses trop cool en cette année 2014 !