J'aurais voulu être une artiste, comme disait l'autre. Qui ne voudrait pas ? Savoir jouer d'un instrument, peindre des tableaux, écrire des romans, créer des vêtements, faire des dessins à couper le souffle. Oui mais je ne sais pas faire. Je sais PRESQUE faire. J'ai une fibre artistique, c'est sûr. Mais je n'ai jamais poussé le truc. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même (et peut-être à mes parents, qui ne m'ont pas inscrite dans un cour de musique ou de dessin dans ma plus tendre enfance !)

Durant mon adolescence, j'ai tenté d'apprendre le piano toute seule. J'avais presque appris le solfège et j'arrivais presque à jouer des morceaux en entier (bon, ceux-là, c'étaient surtout ceux que j'apprenais par cœur parce qu'ils étaient mémorisés sur mon clavier électronique qui m'indiquait sur quelles touches il fallait appuyer). Le résultat n'était pas terrible et aurait fait saigner les oreilles tous les musiciens, mais ça me faisait plaisir, cette sensation de produire une mélodie. Plus tard, j'ai acheté une guitare, mais ça faisait mal aux doigts et j'avais la flemme de jouer des morceaux nuls comme "J'ai du bon tabac dans ma tabatière" et tous les autres du début de ma méthode pour débutant. J'aurais pu persévérer, acheter des partitions qui me plaisaient ou même visionner des tutos sur Youtube, mais je ne l'ai pas fait et la guitare prend toujours la poussière dans un coin de ma chambre d'ado.


Je sais un peu dessiner mais c'est un talent que je n'exploite pas suffisamment. Si ça se trouve, si j'avais pris des cours ou si je m'y remettais moi-même, avec application, je deviendrais meilleure et je pourrais créer de jolies choses. Je voudrais savoir peindre, aussi. Il y a cinq ans, quand je tâtonnais pour trouver ma voie, j'ai passé un concours des beaux-arts. On avait trois heures pour peindre ou dessiner quelque chose qui illustre la phrase : "La maison est trop grande pour passer par la porte". What the fuck ?! J'ai joué la carte de l'humour pourri, en dessinant l'école des beaux-arts avec une porte blindée énorme et des dizaines de petits bonhommes qui essayaient de ruser pour pénétrer dedans, par la cheminée, par les fenêtres, en creusant un tunnel... Niveau technique, c'était clairement sans intérêt, du crayon de couleur mal appliqué. Pendant ce temps, je voyais les autres candidats peindre des formes géométriques abstraites. Mais je me suis amusée et j'espérais que le manque d'estime de moi-même l'autodérision plairait. J'ai eu 4/40. A l'oral, on m'a dit que mes photos et mes dessins étaient "très naïfs".

Je rêverais de savoir coudre. Choisir de beaux tissus, chiner des vieilleries, puis recréer des pièces uniques. Mais non. Tout au plus sais-je recoudre un bouton qui a sauté. Je pourrais apprendre. Je le ferai peut-être. A Noël dernier, à ma demande, mes parents m'ont offert un livre de couture très complet et technique qui m'a, à vrai dire, plutôt découragée. Et puis je n'ai pas de machine. Je devrais plutôt prendre des cours de couture... Mais le temps passe et je ne le fais pas. Pourquoi ?

Peut-être que je suis plus douée pour écrire. Mouais. Mon rêve le plus fou serait d'être écrivain, mais je ne me sens pas à la hauteur. J'ai l'impression de manquer d'imagination et de ne pouvoir écrire que sur des choses que j'ai personnellement vécues (égocentrisme bonjour). Ah ben tiens, ça ressemble un peu à un blog ça, non ? Parfois j'écris, mais ce ne sont que des bribes, des débuts sans suite, des esquisses. C'est ça, ma vie artistique : des esquisses brouillonnes. Du presque.


Fuck, je suis en train de me déprimer toute seule en écrivant ce post ! Bon, que me reste-t-il pour sauver mon âme d'artiste ? La photo, peut-être, un peu ? J'adore la photo. Et ce blog, dont je suis fière et dans lequel j'essaie d'exprimer un peu de créativité. Mais là encore, ces derniers temps, je me questionne. J'ai l'impression de "perdre" mon style, de régresser, de porter des choses limite enfantines et pas très "femme", alors que j'ai 27 ans. J'essaie de me forcer à acheter des escarpins (j'ai de vraies préoccupations dans la vie), mais au final, je repars toujours avec une paire de grosses boots pas féminines. Tous mes habits m'énervent en ce moment et je ne suis pas très inspirée le matin. J'ai envie de mettre le feu à ma garde-robe, de sauver juste quelques pièces que je trouve vraiment géniales et de racheter tout le reste. J'ai l'impression de tourner en rond. Je fais n'importe quoi.

D'ailleurs, c'est mon troisième look d'affilée avec un short en jean et des collants ! Oups. Ça doit être une phase. Oui mais celui-là, c'est pas le même, d'abord ! C'est un nouveau, un mom short sur lequel je me suis littéralement jetée quand j'ai franchi les portes de New Look. Rappelez-vous, j'aime les mom jeans.


Non, ce qu'il me reste d'artistique dans ma vie... c'est cette chemise ! Tout ça pour en arriver là, vous avez vu un peu comme je mène ma barque ! Je la trouve fun et déjantée, genre je-suis-une-artiste-géniale-qui-sort-de-son-atelier-peinture. Les gens y croient peut-être. Ajoutez-y un chapeau et alors là, ça y est, on est arty complet. Pour le reste, je vous présente un très beau perfecto (tout est dans le col en fausse fourrure) et mes nouvelles chaussures. ENCOREDESGROSSESCHAUSSURESNOIRESOUAISJESAIS. Malgré la hauteur impressionnante de talon, elles sont très compensées et donc, très confortables. Tout à fait praticables au quotidien, tout en donnant du style et en allongeant la jambe. Un basique.

En conclusion, je dirais qu'il ne faut pas désespérer car notre plus belle et plus importante oeuvre d'art, finalement... c'est notre vie ! Au moins ça, c'est une vraie pièce unique. Tellement cliché, mais poétique, non ? Et vous, c'est quoi votre talent artistique ?

Il y a des looks comme ça, on sait pas trop ce qui nous a pris. On croyait que c'était sympa, puis on visionne les photos et alors là, c'est la catastrophe. Rien ne va ensemble, rien n'est cohérent, le short grungy avec le k-way non mais N'IMPORTE QUOI, le pull rose eighties avec le k-way à carreaux, non mais allô. Le sac à main n'a aucun rapport. La coupe de cheveux, j'en parle même pas. Et là on se dit : non, je ne peux pas publier ça, je vais décrédibiliser mon image de blogueuse super hype à tout jamais (hahaha). Finalement j'ai changé d'avis quand j'ai vu que je pouvais produire un super gif BD révolutionnaire, dont il aurait été dommage de vous priver (rendez-vous à la fin de l'article).


Pour ma défense, ces photos ont été prises lors d'un week-end (pluvieux) en amoureux. Et même si nous avions plus ou moins prévu de shooter un look, il y a un truc pour lequel je suis nulle : c'est anticiper le look pour mettre toutes les pièces adéquates dans ma valise. Ça me fout la flemme d'essayer donc je me dis : "Allez, ça ira bien ensemble, ça et ça", je fourre les trucs dans ma valise. Pour plus de simplicité, je prends souvent un seul sac à main, celui-ci, mon préféré. Mais le jour J, quand j'enfile le tout, je constate souvent que j'ai zéro sens de l'orientation modesque (je dis n'importe quoi moi aujourd'hui). Ça vous arrive aussi ?

Pourtant, j'aime chaque pièce prise à part. Ce pull tout doux bien pêchu (le vieil adjectif de grand-mère), le short avec ses fils qui pendent (que je portais déjà dans mon dernier look, mais comme c'était il y a un million d'années, vous avez dû oublier). Et puis, il y a ce k-way, que j'étais trop heureuse et excitée (oui, excitée à propos d'un k-way, qui eût cru cela possible) de dénicher dans une friperie de Brooklyn, à New York. Il fait partie de la collection de Stella McCartney pour Adidas. Je l'ai trouvé trop mignon, original, j'avais envie qu'il pleuve pendant des mois. Sauf que voilà : à l'usage, la bête est difficile à dompter et à assortir. Rapport à la couleur, aux motifs, à la coupe... Je l'aime, mais il m'en fait baver. Bref, j'ai pensé que ce serait une bonne idée de l'assortir à un short (je suis très trucs-courts-avec-collants en ce moment), mais je suis loin d'être convaincue au vu du résultat.

Non en fait, le truc qui me convainc le plus dans cette tenue, ce sont les boots à lacets. Elles ont cette merveilleuse propriété d'être en caoutchouc et donc, imperméables. Je voulais m'acheter des bottines de pluie depuis une éternité, mais sans jamais avoir de coup de cœur. Celles-là remplissent le contrat : elles sont originales, pratiques, confortables... et stylées. J'aime beaucoup leur couleur navy. Je les ai choisies sur Modress, un site de chaussures tendance à petits prix qui, honnêtement, m'inspirait un peu de méfiance (quasiment aucune paire ne dépasse les 30 € !), mais je suis satisfaite de la qualité et je pense que je n'hésiterai pas à repasser commande. J'aime l'idée des chaussettes de couleur vive qui "clashent" sur les shoes. (Bon allez, j'avoue tout : ces chaussettes-là n'étaient pas au programme. Je les ai achetées en urgence dans une grande surface parce que j'avais oublié d'apporter des chaussettes, et trois culottes au passage parce que j'avais aussi oublié d'emporter des sous-vêtements. Quand je vous dis que je suis nulle en valise ! Ah, ça, j'en avais des trucs inutiles, mais des chaussettes et des culottes, à quoi ça peut bien servir ?!)


En somme, entre le k-way et les boots, je suis parée pour la pluie. Même si le k-way devient trop léger pour l'hiver. C'est plutôt une pièce de printemps/été mais avec les températures très douces de ces deniers temps, il faisait encore l'affaire. Comme ça j'aurai tout l'hiver pour trouver avec quoi le porter... Vous feriez comment vous ?

PS : vous aurez peut-être reconnu le site de Rocamadour, dans le Lot : une belle destination, au calme, même si l'été, le village est saturé de touristes. C'est un lieu de pèlerinage célèbre, avec sa Vierge noire. (Pour tout dire, je n'avais encore jamais vu une rue commerçante d'un kilomètre avec TOUS les commerces et restaurants fermés en pleine semaine, mais c'était creepy ça avait son charme.)

Et vous, ça vous branche, les boots de pluie et le k-way ?