"Mais quelle est donc cette chose hybride ?" me suis-je demandé en posant mon regard sur cette... sur ce... Aussitôt, j'étais sous le charme. Mais j'avais du mal à nommer ce bout de tissu. J'ai fini par conclure qu'il s'agissait d'une espèce mutante, issue d'un amour secret et interdit entre une salopette et un combishort. De sa maman, elle tient le jean, les côtés très échancrés et les bretelles croisées dans le dos. De son papa, le fait que lesdites bretelles ne se clipsent pas et que le tout constitue un ensemble uni. Le génie, pas vrai ?

C'est quoi, être sexy ? Est-ce que ça tient à un décolleté plongeant, un dos-nu échancré, à douze centimètres de talon ? Ou à des facteurs qu'on ne contrôle pas, tels la façon de bouger, la beauté, la voix ? Voire, le signe astrologique et l'alignement des planètes le jour de notre naissance ? C'est vrai quoi, certaines filles ont l'air sexy sans effort, même en jogging, mal coiffées et non maquillées, quand d'autres (hello) doivent passer deux heures dans leur salle de bains pour ressembler à quelque chose. Ces filles-là, je suis sûre qu'elles sont nées sexy. Du genre beau bébé bien rose avec un joli petit nez. Pas bébé tout rouge et tout poilu sur le front avec un œil collé pendant trois jours. Au hasard. Par exemple. Mais je m'égare. Bref, j'imagine que comme pour tout, la vérité est quelque part entre les deux : le sexy "inné" et le sexy "volontaire", quoi.

Moi, j'avoue, j'ai un peu de mal avec le sexy-sexy. Je n'arrive pas à m'habiller véritablement sexy, je me sens mal à l'aise. Quand je marche dans la rue, j'ai envie d'être tranquille et pas de subir des regards ou des commentaires masculins concupiscents. Je n'assume pas d'être trop sexy. Juste un peu. Alors, quand je porte une pièce sexy, instinctivement, je vais toujours casser ce côté-là plutôt que de le jouer à fond. Cette jupe crayon hyper moulante, par exemple. Avec de "vrais" talons, elle serait sexy. Et bien non : j'ai choisi de l'associer avec mes méduses noires en plastoc, la chaussure régressive par excellence, qui évoque davantage la pêche au coquillage que la drague façon femme fatale. (Quoique pour une soirée cuir, ça peut se tenter, sur un malentendu, dans le noir.)


Ces chaussures sont tout à fait représentatives de ce qui me plaît. Depuis l'hiver dernier, mes choix se portent toujours vers des grosses godasses souvent jugées peu féminines par mon entourage, avec des talons compensés ou épais. Je trouve qu'il n'y a rien de tel pour équilibrer et styliser une tenue féminine ou sexy, surtout sur une silhouette fine. En plus, on est stable, confortable et on peut marcher vite, tout en bénéficiant de l'effet positif du talon qui est d'allonger la jambe. What else ?

Et puis, il fallait bien des méduses pour atténuer le double effet kiss cool sexy de cette tenue, puisque non seulement je porte une jupe crayon moulante taille haute, mais aussi une BRASSIÈRE. La vedette de l'été de mes 14 ans. J'ai acheté deux brassières cette saison. Je les porte habituellement sous une salopette (SPOILER : mon prochain look, déjà prêt, oui oui, incroyable, je vais tâcher de reprendre un rythme de publications de looks acceptable, fin de la parenthèse) mais là, j'avais envie d'un truc léger et peu couvrant pour aller avec cette jupe qui, quand même, descend jusqu'aux genoux. (Oui parce qu'en-dessous du genou, j'ai du mal aussi. La meuf qui sait pas ce qu'elle veut. Pas être sexy mais pas de jupe sous le genou. Tout est dans le juste milieu, on a dit.)



Donc, la brassière. Ça aussi, c'est un vêtement sexy, puisqu'il dénude les épaules et le haut du dos, et s'arrête au nombril. Le genre de chose que je préfère porter avec une taille haute, donc, histoire de pas trop m'exhiber quand même. Là, le raccord est parfait. Peut-être en fait que j'ai des critères de sexy qui commencent très bas. Parce qu'au-delà du sexy, il y a un truc qui me terrifie encore plus : c'est le vulgaire. Et parfois, on croit qu'on avance sur le chemin du Sexy alors qu'en fait, plouf, on est tombé dans la mare du Vulgaire et on se vautre dedans sans même s'en rendre compte. Ce genre de drame se constate tous les jours dans la rue.

Bref, tout ça est une question de subjectivité, de curseur, de juste mesure. En conclusion, si vous croyez que le sexy, c'est juste une affaire de sapes, et qu'être sexy, ça ne vous intéresse pas, alors portez des méduses. Si si, même en porte-jarretelles, ça annule tout, je vous assure. Enfin je crois. D'ailleurs, à la question que je pose dans le titre, l'immense majorité des hommes répondront par "non". A moins qu'être sexy n'ait rien à voir avec une paire de chaussures mais avec notre beauté intérieure qui irradie de tous nos pores. Et dans ce cas là, OUI, on peut être sexy avec des méduses.

PS : Oui, je me suis un peu lâchée façon mannequin-qui-se-la-pète pour ce shooting et j'ai mis mes genoux et ma jupe neuve dans la poussière. Ça doit être un effet pervers de ma nouvelle coiffure.

C'est un post d'un nouveau genre que je vous propose aujourd'hui. Pour une fois, ce n'est pas moi la vedette des photos. Je me suis contentée de rester derrière l'objectif pour vous présenter deux filles très chouettes : Aude et Sandra. Vous savez combien j'aime fouiller dans les friperies, les vide-greniers ou chez Emmaüs (je vous en parlais là). Il m'arrive même, certains jours, de me retrouver presque habillée de la tête au pied rien qu'avec des trucs de seconde main (comme ici).

C'est là qu'interviennent Aude et Sandra. Aude a 31 ans, elle est rousse, souriante et douce ; Sandra a 28 ans, elle est blonde, énergique et elle apporte ses tupperwares chez le boucher pour ne pas gaspiller les emballages (je sais pas pourquoi je vous raconte ça). Elles vivent à Périgueux, en Dordogne, comme moi. Et elles ont eu une idée GÉNIALE : créer une friperie en ligne. Ça s'appelle La Friperie de Martine.


Ça paraît tout bête, mais je n'avais jamais vu de friperie virtuelle avant. Autant vous dire que je n'étais que joie le jour où j'ai découvert leur existence et le concept. Je les ai contactées dans le cadre de mon travail, pour les interviewer. On s'est donné rendez-vous à la terrasse d'un café. J'ai vu débarquer ces deux nanas aux looks incroyables, qui détonent vraiment à Périgueux (il y a bien une raison si la Dordogne est plus connue pour la truffe et le foie gras que pour la mode).

Il m'est apparu comme une évidence que je devais vous les présenter, comme j'avais pu vous présenter Les Papillons de Sophie, une autre Périgourdine pleine de talent. Cette fois, on a été plus loin puisque je leur ai proposé un vrai shooting photo ! J'étais un peu stressée car je n'avais jamais fait de shooting de quelqu'un d'autre, mais ça s'est très bien passé. Une bonne dose d'improvisation ("Euh, essaie de monter sur ce toboggan pour voir ? Ah non, c'est moche"), un talon cassé, deux heures et 500 photos plus tard, on était lessivées mais heureuses. C'est une expérience que j'espère réitérer. On a fait ce shooting dans un endroit comme je les adore : la Daudie, un centre de colonies de vacances à l'abandon depuis dix ans, caché dans les bois, à Saint-Laurent-sur-Manoire, près de Périgueux. Encore une fois, j'étais comme une gamine surexcitée en explorant cet endroit immense et hors du temps.

La Friperie de Martine, mode d'emploi

Aude et Sandra sont passionnées de vintage, elles ne s'habillent qu'avec ça. Elles passent leur temps libre à dénicher des trésors (elles refusent d'ailleurs de me donner leurs adresses secrètes, les garces) : de belles fripes vintage, en bon état, qu'elles revendent ensuite à un prix DÉRISOIRE. J'insiste. Rien ne dépasse les 20 € ! La plupart des vêtements coûtent même moins de 10 €. Aude et Sandra n'aiment pas la fripe qui se la pète. Ici, on s'en fout des marques ; ce qui compte, c'est le style, et pour être stylée, pas besoin d'être riche. Une philosophie que je partage à 100 %. Leur univers est coloré, rigolo et ne se prend pas au sérieux, avec des mannequins pas pros du tout qui font la grimace. Le kiff.


Elles livrent dans toute la France et en chair et en os à Périgueux. Et ce n'est pas tout : Aude et Sandra organisent des vide-dressings, à domicile ou dans des lieux publics, des cafés... Elles ramènent leurs fringues, leurs accessoires, leurs chaussures, voire leurs petits gâteaux, dans votre salon. Une sorte de friperie ambulante. Je vous le dis, elles sont géniales.

Je n'en dis pas plus, je vous laisse les découvrir en photos. Ce sont des filles avec qui on se marre, et j'espère que ça se voit à travers les clichés. J'ai essayé de capter leur univers et leur état d'esprit. N'hésitez pas à visiter leur friperie, je suis sûre que vous y ferez des trouvailles ! J'y ai moi-même dégoté mon Levis 501 et bien d'autres choses...





























Aude et Sandra (et leurs fripes) entament un "Martine tour". L'occasion de les voir en vrai, pour celles qui habitent dans le sud-ouest ! Elles seront ce samedi à la guinguette de Rénamont à Grand-Brassac (Dordogne), puis le 13 septembre à la Block Party d'All Boards Family à Coulounieix Chamiers (Dordogne), le 20 septembre au Candy's café à Périgueux et enfin le 1er novembre aux Musicophages à Toulouse. Et bien sûr, vous pouvez aussi les retrouver sur Facebook, ici !