Se trouver jolie (ou pas)

23.8.16


Il y a des shootings qu'on aime plus que d'autres. Celui-là en fait partie. Au risque de passer pour la meuf trop fan d'elle-même, je le dis : je m'aime bien sur ces photos. J'aime l'association des vêtements que je porte et j'aime ma nouvelle coupe de cheveux : un carré court, plus court que je n'aie jamais eu. Je trouve d'ailleurs que le carré court fait écho à la jupe courte de manière fort cohérente et me donne une aura de fille libre et bien dans sa peau, qui s'assume. Bref, je me trouve jolie, quoi. (OUI BON CA VA on a compris que tu te kiffes.)

Vous me direz, on doit forcément se trouver jolie quand on s'expose sur un blog mode, non ? Avec une pincée de narcissisme tant qu'à faire ? Oui et non. Je suis comme beaucoup d'entre vous, je suppose. Selon les jours, les heures, les lumières, les miroirs, la fatigue, la teneur en fond de teint, les bombasses qui m'entourent, je me trouve tantôt mignonne, pas mal, sexy... ou fadasse, terne, moche. Par exemple, j'aime assez mon profil et mon trois-quart, qui me donnent l'impression d'avoir un visage plutôt fin, une mâchoire bien dessinée, un cou gracile (oui gracile, parfaitement). Mais alors de face, c'est tout l'inverse. J'ai le sentiment de voir une autre personne. Je trouve mes traits épais, mon nez gros, mes yeux tombants, ma bouche tordue. J'ai du mal à me trouver belle de face. Vous aussi, vous avez ce genre de schizophrénie faciale ?


Côté corps, ça va, même si j'ai pris des hanches et des fesses ces derniers mois et que j'ai dû renoncer à un certain nombre de pantalons qui ne daignaient plus franchir les cuisses, ces flemmards. Je me persuade que c'est grâce à tous ces squats, tous ces haltères soulevés et toutes ces foulées accumulées au cours de cette dernière année, durant laquelle le sport est devenu partie intégrante de ma vie. Curieusement, le pèse-personne intelligent que j'ai offert à mon père à Noël pour surveiller son régime (je suis une enfant trop sympa) n'est pas du même avis. La balance s'obstine à m'indiquer "+fat" ou "-muscles", mais jamais "+muscles", la garce. Peu importe, moi j'aime bien mes formes. D'ailleurs, en regardant ces photos, j'ai été frappée par l'aspect de mes cuisses, je trouve qu'elles font plutôt musclées et ça ne me déplaît pas. Bref.

Vous avez remarqué comme les complexes évoluent ? Certains disparaissent, d'autres arrivent. En 4e, j'étais complexée par ma pseudo-moustache, persuadée que la terre entière (le collège, en somme) ne voyait que ça. Avec ma meilleure amie de l'époque, qui souffrait du même complexe, nous avions passé deux heures à nous questionner, un soir qu'elle dormait chez moi, sur l'intérêt de raser, ou pas, cette moustache (en réalité, un petit duvet bien normal). Nous étions convaincues que si nous le faisions une fois, elle allait repousser bien plus drue et visible, et que nous serions condamnées à nous raser la moustache tous les jours de notre vie. Courageuse que j'étais, j'avais tout de même pris la décision de le faire, sous son air admiratif. Finalement, la moustache n'a pas repoussé façon Staline et aujourd'hui, je m'en fous pas mal.


Au cours de ma vie, j'ai successivement était complexée par :

- mes seins qui ne poussaient pas (on m'appelait "planche à pain" au collège, ce doux monde merveilleux) ;
- mes pieds soi-disant trop grands (surnommés "les palmes", toujours au collège, alors que je faisais juste un classique 39, mais je crois en fait que c'était dû à une paire de vilaines chaussures en particulier) ;
- mes sourcils ("Tu ne devrais pas t'épiler les sourcils, minou ?", m'avait lancé ma mère à 14 ans en plein déjeuner familial, non mais la hooonte) ;
- mon acné, évidemment ;
- mon ventre que je trouvais trop gros alors que le reste de mon corps était mince (dix ans que je me bats pour que ce petit rebelle reste à sa place, c'est-à-dire le plus près possible de ma colonne vertébrale, merci);
- mon duvet sur ledit ventre ;
- mon début de cellulite (j'en ai usé, des flacons de pommade aux algues inutiles après la douche) ;
- mes mains, noueuses et ridées comme celles d'une mamie ;
- mon hallux valgus (cet oignon chelou qui fait que les orteils partent en biais, d'ailleurs on le voit particulièrement bien sur la photo en gros plan de mes chaussures)...

Tout récemment, un nouveau complexe est apparu : je me trouve moche quand je souris. Tristesse n'est-ce pas ? C'est à cause de mes dents, je les trouve subitement trop larges. Et j'ai l'impression que sourire me fait un visage épais. Ridicule, je sais.

"Eh oh, poussez pas sur les côtés !" (La première blogueuse qui fait parler ses orteils.)

Souvent, je me trouve plus à mon goût sur les photos de ce blog (sans doute parce que c'est mon amoureux qui les prend et qu'il est trop fort pour me sublimer) que dans un miroir ou pire, un selfie. Sérieux, qui parmi vous se trouve belle sur un selfie ? Certes, j'en poste quelques-uns par-ci par-là, sur Instagram... Mais il y en a bien davantage que je ne poste jamais, tellement je me déçois dessus. Je me focalise sur mes "défauts", alors que je ne les voyais pas dans le miroir, deux secondes plus tôt. Avoir l'impression que vous n'êtes pas la même personne dans un miroir et sur une photo, ça vous fait ça, aussi ?

Ce qui est curieux, c'est qu'à côté de ça, je vous poste des photos de moi pleine de boutons et/ou sans maquillage. Parce que je crois que c'est ça aussi, mûrir : s'assumer telle que l'on est, cesser de perdre son temps et son énergie à complexer sur tout et rien. On se fait souvent une montagne d'un tout petit machin soi-disant disgracieux (en toute subjectivité) que personne ne va remarquer ou mieux, que d'autres gens, eux, vont aimer. Ce qui fait la beauté et le magnétisme d'une femme, c'est sa joie de vivre, et le fait de s'assumer pleinement. Et en bonus, savoir se mettre en valeur. C'est cucul mais très vrai, à mon sens. Comme ils disent dans les publicités, on est toutes belles à notre manière et puis voilà !


Un petit mot sur la tenue : je trouve ce petit haut à flamands roses très féminin, tout en transparence. J'avoue, je suis une petite joueuse en ce qui concerne la transparence : je n'aime pas que l'on voit de façon trop évidente mon soutien-gorge, je porte donc un débardeur couleur chair en dessous. En plus, ce haut-là est unique au monde, oui oui. Le jour où j'ai voulu le porter pour la première fois, surprise ! Il manquait le petit bouton au niveau du col, à l'arrière. J'ai donc farfouillé dans mon stock de boutons-trop-magnifiques-mais-dont-je-ne-fais-rien, que j'avais achetés en masse sur un vide-greniers, un jour. Et j'en ai trouvé un dont la couleur colle parfaitement aux flamands ! Coudre un bouton, c'est à peu près la seule chose que je maîtrise en couture (et encore, faut pas regarder trop dans les finitions...). Quand au reste, je porte une jupe en daim achetée environ 5€ en soldes chez Kiabi (enseigne dans laquelle je n'avais pas mis les pieds depuis dix ans et qui m'a agréablement surprise), et mes Starla de chez UGG.

A vous maintenant, qu'est-ce qui vous complexe ? Vous vous trouvez belle, moche, ça dépend ? Parlons-en dans les commentaires !







Haut : Molly Bracken
Jupe : Kiabi
Sandales : Ugg
Sac : H&M
Lunettes de soleil : Marc O'Polo

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3 commentaires

  1. Salut Maéva !

    Pfiou, ça doit bien faire un bail que je n'ai pas posté de commentaire ici. Pourtant je lis tous tes articles, souvent sitôt après leur publication. Et j'ai toujours des trucs à dire. Puis la flemme des commentaires s'empare de moi.
    Cette nouvelle coupe de cheveux te va super bien. Tu me fais penser à une nana dans un film ou une série dont j'ai oublié le nom.

    Ah se trouver jolie. Toute une histoire. Je n'aime pas souvent mon visage sur les photos. Enfin tout dépend de l'angle, comme tu le disais. Je me rends compte que je ne regarde jamais l'objectif de face en souriant. À moins de porter des lunettes de soleil. Je ne sais pas pourquoi, un truc me gêne lorsque je vois ma tronche de face. Mais uniquement en photo. Dans le miroir ça passe. Enfin encore là, tout dépend des jours. Quand je souris c'est encore pire. J'ai mes pommettes qui remontent, mon nez (par lequel j'étais complexée il fut un temps) qui descend et l'on voit un peu mes gencives. Pour autant je ne me préoccupe pas de la tête que j'ai quand je suis en action dans la vraie vie.

    Un autre truc qui m'obsède en ce moment est le gras de mon genou. Mais je travaille dessus.

    Pour conclure des fois je me trouve belle, des fois moches, ça dépend ;) Comme tout le monde je pense !

    Je le dis et le répète mais quelle paire de gambettes !

    Des bisouuuuus

    Inès








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  2. On a toutes nos complexes. Ce carré te va à ravir!!
    Bisou

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  3. Hello !
    Tout d'abord, j'adore cette coupe de cheveux, elle te va à ravir.
    En ce qui concerne les complexes, je me suis entièrement reconnue dans chacune des tes phrases.
    J'ai décidé d'arrêter d'être trop dur avec moi-même et de tenter d'oublier ces petites choses qui nous gâchent la vie. Et depuis, tout va mieux.
    Je t'embrasse,
    Axelle de http://www.chroniquebordelaise.com

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